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Le gaz vert, un gisement d'avenir

Publié : Il y a 9 mois
©ariane duclert
Le gaz vert a le vent en poupe et pour répondre aux défis environnementaux, les unités de méthanisation se multiplient. On en recense aujourd’hui 184 en Normandie dont 23 en Seine-Maritime, parmi lesquelles La Metha des Bosquets située à Bosc-Édeline.
 
Comme une soucoupe volante posée au milieu des champs, la sphère du gazomètre annonce la présence du méthaniseur. Mais bientôt, les arbres plantés autour du site auront poussé, et c’est à peine si on la soupçonnera encore. En service depuis juillet 2022, La Métha des Bosquets est l’un des 23 méthaniseurs de Seine-Maritime, une activité aujourd’hui en plein essor. « À l’échelle de la Normandie, l’objectif est d’atteindre l’équivalent de 2 300 GWh d’ici 2030 », précise Benjamin Thomas, chargé d’études à Biomasse Normandie, l’association qui accompagne le développement du secteur avec les Chambres d’agriculture de Normandie.

11 exploitations agricoles
Installée à Bosc-Édeline, entre Buchy et Forges-les-Eaux, une terre dominée par l’élevage, La  Métha des Bosquets produit déjà quelque 11 GWh et à terme vise les 15 GWh, l’équivalent de la consommation énergétique de quelque 1 000 foyers alentour. « Dès le départ, l’ambition était de s’ancrer localement », note Yves Trolet, l’un des initiateurs du projet né il y a 5 ans d’un regroupement de 11 exploitations agricoles représentant une surface de 1 800 hectares et situées à 8 km en moyenne du méthaniseur. « Nous avons travaillé aussi sur son acceptabilité en l’expliquant et en associant les riverains », ajoute-t-il.

En résumé, un méthaniseur fonctionne comme un gros estomac qui décompose, grâce à l’action des bactéries, les matières entrantes : ici à 75 % des déjections animales mais également quelques résidus et matières agricoles collectés à proximité. À mi-hauteur du digesteur (l’unité centrale), un hublot laisse entrevoir à l’intérieur le liquide bouillonnant. Il en sortira d’un côté le méthane et de l’autre une matière résiduelle appelée aussi digestat, un engrais riche en azote. Pour les agriculteurs parties prenantes, en majorité des éleveurs, l’intérêt immédiat de ce méthaniseur est donc double : offrir à la fois un débouché pour valoriser leurs effluents d’élevage (fumier et lisier) et un fertilisant organique en remplacement des engrais de synthèse.

Vers des projets de territoire
Le site de Bosc-Édeline fait partie de la dernière génération de méthaniseurs dite à « injection », conçus pour produire du méthane qui sera ensuite « injecté » dans le réseau de gaz existant. Avec un rendement énergétique beaucoup plus élevé que les unités plus anciennes dites « de cogénération » ayant vocation à fournir à la fois de l’électricité et de la chaleur, ces installations sont considérées aujourd’hui comme l’avenir, et un avenir qui s’annonce plutôt enthousiasmant. « Sur notre territoire d’intervention (la Seine-Maritime hors métropoles), la méthanisation apparaît aujourd’hui comme le plus gros gisement d’énergies renouvelables pour les années qui viennent », confirme Pierre Lecoutey, directeur du Pôle Transition énergétique du SDE 76. Le Syndicat Départemental d’Energie des communes de Seine-Maritime, autorité organisatrice des services publics de l’électricité et du gaz sur le territoire, est prêt à passer à la vitesse supérieure et travaille à un accompagnement plus étroit des porteurs de projets. « Ce que nous souhaitons surtout, c’est faire émerger de vrais projets de territoire, impliquant à la fois les collectivités, les acteurs et les populations locales », poursuit Pierre Lecoutey. Valorisation des déchets agricoles ou des biodéchets dont la collecte à la source devient obligatoire à compter du 1er janvier 2024, biogaz pour le chauffage mais aussi BioGNV pour les poids-lourds ou les utilitaires : c’est toute une filière qui est aujourd’hui en train de se construire.