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Le muntjac de Reeves : un petit cerf qui a du chien

Cet article a plus d'un an et est à considérer comme une archive
©Pixabay
Cette semaine, l’équipe de la rédaction vous fait voyager à travers des portraits d’espèces animales vivant sur différents continents. Prêts pour le décollage ?  Pas besoin de partir trop loin : direction le parc animalier et botanique de Clères afin d’y découvrir certains de leurs pensionnaires.

Avant de partir à la découverte de ces animaux, voici un petit rappel sur la création du lieu.
Le parc animalier et botanique est une création de l'ornithologue Jean Delacour qui achète le domaine de Clères en 1919 pour y développer sa passion pour la zoologie, la botanique et l’ornithologie. 1400 animaux y vivent dont un millier en semi-liberté.
Le parc de Clères s’investit dans trois missions essentielles :
  • la conservation de la biodiversité afin de protéger les espèces très menacées dans leurs milieux naturels et d’éviter leur extinction,
  • la recherche scientifique,
  • l’éducation et la sensibilisation du public à la biodiversité qui nous entoure.

Penchons-nous maintenant sur un petit mammifère : le muntjac de Reeves. Ce petit cervidé est également appelé muntjac de Formose ou encore muntjac de Chine. Contrairement à ses cousins, cet herbivore ne mesure qu’entre 40 à 50 cm au garrot pour 70 à 100 cm de long. Son poids varie entre 12 et 17 kg selon les individus. Il est issu des forêts humides de l’Asie, mais a également été réintroduit en Angleterre à la fin du XIXe siècle.
 
En raison du cri qu’il émet lorsqu’il se sent en danger, il est parfois surnommé « cerf aboyeur » car étonnamment le muntjac aboie. Il prévient ainsi ses congénères de la présence d’un prédateur, comme le léopard ou le tigre, mais n’ayez pas peur car au parc de Clères il ne risque pas de croiser l’un de ces gros félins.

Cet animal doit son nom à John Reeves (1774-1856), un naturaliste au service de la Compagnie des Indes Orientales, qui l’a découvert au début du XIXe siècle.
D’une allure assez particulière, il est notamment reconnaissable à son front barré de deux lignes noires. Les mâles se distinguent par le port de petits bois au sommet du crâne. Leurs canines supérieures, bien aiguisées, sont projetées à l’extérieur de la bouche comme de petites défenses. La femelle, quant à elle, ne porte pas de bois, mais des excroissances osseuses recouvertes de poils.

Le muntjac vit une existence plutôt solitaire et nocturne. Dans son habitat naturel, il est habitué à se cacher la journée sous les broussailles et dans les hautes herbes en forêt grâce justement à sa petite taille. Il ne sort que pendant la période de rut, afin de se trouver une partenaire, et peut alors vivre en petits groupes de 2 ou 3 individus. Cependant, une fois la période de reproduction terminée, ils redeviennent solitaires. Au parc, le muntjac peut être difficile à observer lorsqu’il se cache dans toute la végétation mais si vous réussissez à l’apercevoir, ce petit cervidé vaut le coup d’œil.

Les muntjacs de Reeves ne sont pas spécialement menacés, mais dans l’ensemble leur nombre a tendance à diminuer en raison de la chasse incontrôlée (ils sont considérés comme des ravageurs dans certaines régions) et de la destruction de leur habitat. Néanmoins, ils restent globalement une espèce commune et répandue, ce qui explique que l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) les a classés en “Préoccupation mineure”. A l’image du parc de Clères, cette espèce est très représentée dans les zoos européens. Mais curieusement, elle est quasiment introuvable dans les parcs de sa région d’origine, bien qu’elle bénéficie de diverses protections.