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Une grande journée inaugurale pour mieux protéger l'enfance

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©Nicolas Bram
Ce vendredi 27 janvier, les Rencontres départementales de la prévention et de la protection de l’enfance réunissent un grand nombre d’acteurs, associés pour améliorer collectivement les politiques dédiées.
 
Depuis ce matin, plus de 400 personnes sont rassemblées à l’Hôtel du Département à Rouen pour assister au lancement des Rencontres départementales de la prévention et de la protection de l’enfance (RDPPE). Au sein du public comme sur la scène, les profils sont variés : jeunes, éducateurs, professionnels de l’enfance, de la justice, de l’éducation, de la santé… Tous les acteurs concernés par cette compétence dont le Département a la charge sont représentés.
 
« Nous vivons peut-être là l’une des journées les plus importantes de l’année pour le Département, a introduit le Président Bertrand Bellanger. C’est un grand moment car le sujet n’est pas anodin. Il touche à ce que l’humanité a de plus précieux. Face aux inégalités de destins, notre collectivité doit être aux côtés des plus fragiles. Le constat à notre échelle et au national n’est pas entièrement satisfaisant. Le Département prend toute sa part et souhaite faire de 2023 l’année de l’enfance. Les RDPPE ont en effet vocation à s’étaler sur l’ensemble des mois à venir. Ce n’est donc pas un one shot, encore moins une action de communication ; c’est véritablement la mobilisation de tous les acteurs qui est visée. Malgré les efforts et les moyens mis en œuvre, il y a des dysfonctionnements. Le bilan demeure mitigé alors même que les besoins d'accompagnement et de prise en charge sont en constante évolution. Nous constatons une dégradation des situations familiales et sociales, une augmentation des ordonnances de placement provisoire et des arrivées de mineurs non-accompagnés. Il est nécessaire de retrouver le sens indispensable à l’accomplissement de nos missions et ce n’est qu’ensemble que nous pourrons établir une feuille de route efficace. Cette démarche, unique en France, doit faire date et réinterroger notre manière de faire. Nous réussirons ensemble à faire bouger les lignes et j’invite Madame la ministre ici présente à revenir à l’automne prochain pour la restitution de nos travaux. »



Charlotte Caubel, secrétaire d’État auprès de la Première ministre, chargée de l’Enfance, a bien pris note de ce rendez-vous. « Je salue votre démarche si précieuse. L’enjeu est fondamental. C’est par la mobilisation de tous que nous pourrons faire de la protection de l’enfance la priorité du quinquennat comme le souhaite le chef de l’État. Votre engagement est déterminant pour le parcours des enfants accompagnés et je sais vos difficultés. Des politiques structurelles ont été lancées et doivent se poursuivre pour valoriser vos métiers. Alors que la protection de l’enfance souffre d’une image négative, il nous faut conduire une action plus ambitieuse et mieux coordonnée. »



Nathalie Lecordier, vice-présidente en charge de l’enfance, de la famille, de la santé et de l’égalité des droits au Département, est ensuite intervenue. « C’est avec beaucoup d’émotion que je prends la parole car cela fait plus de huit ans que je suis en charge de l’enfance et que je défends avec force et conviction la politique du Département. Nous ne nions pas l’urgence à laquelle nous sommes parfois confrontés mais nous ne voulons pas en être prisonniers. Nous sommes conscients que tout ne va pas bien et que nous devons faire mieux », a-t-elle reconnu avant de présenter un certain nombre de réponses qui ont déjà été mises en place par la collectivité ces dernières années, parmi lesquelles la réorganisation des services de l'aide sociale à l'enfance (ASE). « En 2016, 150 millions d’euros étaient consacrés en l’enfance. En 2022, 191 millions l’ont été et nous prévoyons 214 millions en 2023. L’argent ne règle pas tout mais ces chiffres montrent l’importance de notre engagement. Nous ne partons pas de rien mais il s’agit de faire mieux pour garantir la sécurité affective, physique et matérielle des enfants. »


 
Après ces éléments de contexte et l’annonce des enjeux, divers intervenants se sont succédé durant la matinée. Philippe Romac, délégué départemental de l’Agence Régionale de Santé, a présenté le concept des 1 000 premiers jours. Marianne Forgeot-Pezier, directrice de l’Association Havraise d’Action et de Promotion Sociale a expliqué le fonctionnement du Service de Transition Éducative Personnalisée, un dispositif expérimental pour venir en aide aux jeunes en situation d'errance. Gautier Arnaud-Melchiorre, auteur du rapport de la mission « La parole aux enfants », a parlé de la méthode de consultation des jeunes et de la prise en compte de leurs propos, avant d’animer un dialogue avec deux jeunes de l’ASE. L’après-midi sera consacré à deux tables rondes autour des questions « quelles modalités de repérage des violences faites aux enfants ? » puis « quels enjeux et collaboration pour garantir la sécurité et la bientraitance des enfants confiés ? »


 
Première étape d’une large consultation qui va se dérouler jusqu’en milieu d’année, les RDPPE permettront de poser un diagnostic sur la compétence enfance du Département et d’élaborer, avec tous les acteurs concernés, un plan d’action et d’amélioration continue. L’objectif est double : d’un côté, améliorer la qualité du quotidien des enfants et de l’autre, améliorer les conditions de travail des professionnels. De nombreux rendez-vous sont d’ores et déjà programmés entre février et avril en divers secteurs de la Seine-Maritime, pour aller au plus près des acteurs de terrain. En fin d’année et après plusieurs mois de travail et de rencontres territoriales, une feuille de route sera présentée en Conseil départemental.