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Mieux que la remontée mécanique ? Le funiculaire du Tréport
Publié : Il y a 7 mois

Il y a les pistes noires, vertes, bleues, toutes éclatantes de blancheur et il y a aussi, chez nous en Seine-Maritime, les pistes de calcaire ! Descendant et gravissant la falaise sur presque soixante mètres et via soixante-trois pour cent d’inclinaison, la remontée mécanique à la tréportaise est une variante seinomarine des téléskis bien connus de Méribel ou d’Albertville. Sauf qu’ici la mer s’étend à perte de vue, la gratuité est de mise et la dimension historique fondamentale.
Afin d’apprécier toute la saveur de cette dernière, il faut remonter en 1880. A l’époque, le funiculaire n’existe pas encore mais son utilité est de plus en plus évidente : le tourisme balnéaire est en vogue et les Parisiens avides de grand air et de vagues peuvent rejoindre la ville via le chemin de fer. Le secteur immobilier encourage le projet qui permettrait d’éviter aux potentiels nouveaux habitants de s’infliger l’interminable escalier et ses 365 marches. Mais des tergiversations politiques et des craintes concernant la facture aussi salée que la Manche freinent les initiatives. Il faut ainsi attendre le XXe siècle pour que le funiculaire voit le jour, grâce en partie au Conseil général de la Seine-Inférieure présidé en 1905 par Paul Bignon, maire de la ville d’Eu.

Il est alors inauguré en grande pompe le 1er juillet 1908 après deux ans de travaux, en présence du gotha local et national. Constitué de voitures en bois, quarante-huit passagers se tassent sur ses banquettes. La nouvelle attraction est rapidement un succès. Deux ans après son apparition, un luxueux complexe hôtelier doté d’un golf est construit, faisant du Tréport une station balnéaire particulièrement prisée par la bourgeoisie environnante. Seule la Grande Guerre, en 1914, mettra un terme à la popularité de la ville et de son funiculaire.

Les années qui suivent sont difficiles. Le moyen de transport n’est plus aussi utilisé. Il est peu rentable. Et en 1941, l’exploitation cesse après l’installation d’un canon par les Allemands. Ils aménagent également en 1942 un labyrinthe défensif dans la falaise, après le raid des Canadiens à Dieppe, en août de la même année. Ce n’est qu’en 1958, et jusqu’à 1982, que le funiculaire revient, sous la forme d’une télécabine. Sa vraie renaissance sera néanmoins actée en 2005. Une réhabilitation ambitieuse du site permet de construire des nouvelles stations haute et basse, d’aménager les alentours et d’installer des ascenseurs inclinés pour les passagers. Quelques mois plus tard, en août 2006, le funiculaire est définitivement rétabli.

Depuis, il sert non seulement à pallier les problèmes de stationnement mais aussi à faciliter la vie des habitants et des touristes attirés par ce véritable monument historique en libre accès et qui relie la ville haute à la ville basse en moins de trois minutes seulement. Il faudra prendre beaucoup plus de temps néanmoins pour apprécier les innombrables détails de la vue panoramique s’offrant au sommet. Le château d’Eu, les toits de la ville, l’église Saint-Jacques, les quais, Mers-les-Bains au loin : il y a de quoi prendre de très belles photos et même des selfies, à la condition de ne pas s’approcher trop près du bord de la falaise !