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Les composantes végétales

Le talus planté



Le clos-masure est un corps de ferme à bâtiments dispersés. Mais ce qui fait son originalité ce sont les talus plantés qui entourent la cour. D’une hauteur moyenne de 2 mètres, les talus sont dénommés dans le pays de Caux « fossés » Leur sommet est planté d’arbres d’essences variés (chêne, frêne, charme). Mais l’essence majoritaire depuis le 19e siècle est le hêtre. L’orme était également présent mais a été éliminé par la graphiose. Ces talus plantés rendent l’openfield cauchois sans horizon lointain et sont de véritables trames vertes dans le paysage. Les talus plantés ont ainsi plusieurs utilités majeures :
 
·       Freiner le vent et tempérer le climat
·       Diminuer les eaux de ruissellement et améliorer leur qualité
·       Préserver une faune et une flore locales diversifiées
·       Fournir du bois
·       Préserver l’intimité du lieu


 
Le verger

La cour du clos-masure traditionnel est plantée d’un verger composé essentiellement de pommiers de haute-tige. Quelques poiriers, pruniers ou cerisiers sont plantés ponctuellement. La présence du verger répond en premier à la nécessité de produire une boisson quotidienne : le cidre. Chaque ferme en fabrique pour sa consommation personnelle et les vergers sont omniprésents dans le paysage cauchois au 19e et début du 20e siècle. Très utiles durant les deux guerres mondiales, les agriculteurs vendant leurs alcools à l’Etat pour la fabrication d’explosif, les vergers se font de plus en plus rares après 1945. De plus, des lois votées dans les années 1950, dans le cadre d’un plan contre l’alcoolisme, restreignent la plantation de vergers et ont encouragé par des subventions l’arrachage de ceux-ci. Aujourd’hui, on compte environ 300 000 pommiers dans le pays de Caux.


 
La mare

Elément incontournable du clos-masure, les mares répondaient au besoin indispensable pour le corps de ferme d’avoir un point d’eau. Le pays de Caux est un territoire où il pleut de façon abondante or le sol sur les plateaux ne retient pas l’eau de manière naturelle. Les agriculteurs étaient donc contraints de créer une mare artificielle, ce qui était beaucoup moins onéreux que de construire un puits, privilège des clos-masures les plus riches. La mare remplissait plusieurs fonctions. La première d’entre elles, étaient l’usage domestique de la vie de la ferme (alimentation, cuisine, lessive, toilette…), la deuxième était l’usage agricole avec l’abreuvage des animaux et l’arrosage du jardin potager. En parallèle, c’était une réserve en cas d’incendie. Les clos-masures les plus importants possédaient plusieurs mares. Avec l’apparition des techniques d’approvisionnement en eau potable, les mares ont décliné, beaucoup ont été rebouchées ou laissées à l’abandon. Selon l’Agence Régionale de l’Environnement de Haute Normandie (AREHN), 90% des mares présentent en pays de Caux ont disparu.