La continuité écologique en Seine-Maritime

Publié le 22 juillet 2022

Temps de lecture : 2mn50s

En tout temps, l’Homme a tiré parti des ressources naturelles pour des besoins d’agrément, agricoles ou industriels. C’est ainsi qu’au fil du temps les cours d’eau ont subi de profondes modifications avec l’installation de seuils au fond du lit de la rivière, de vannes, etc. En Seine-Maritime, plus de 85% de ces aménagements sont aujourd’hui à l’abandon et bien souvent dégradés : reliquats d’une activité révolue ou parfois même oubliés par leurs propriétaires au fil des successions. Ce sont autant d’obstacles qui ont des impacts sur les cours d’eau.

Qu'est-ce que la continuité écologique ?

Introduite par la Directive Cadre sur l’Eau en 2000 puis reprise par la loi sur l’eau et les milieux aquatiques de 2006, la continuité écologique est un enjeu majeur pour la qualité du milieu et la biodiversité. L’Office Français pour la Biodiversité (OFB) la définit par « la libre circulation des organismes vivants et leur accès aux zones indispensables à leur cycle de vie, le bon déroulement du transport naturel des sédiments ainsi que le bon fonctionnement des réservoirs de biodiversité » (voir lien).

Les conséquences du cloisonnement des rivières

Les obstacles à l’écoulement des cours d’eau participent à leur cloisonnement : ils les divisent en créant des zones parfois très déconnectées écologiquement les unes des autres. Ils ont de multiples impacts. Ils créent des retenues entraînant une hausse artificielle du niveau de l’eau et son réchauffement, dû au ralentissement du courant, dégradant les conditions de développement de la biodiversité.

Ils ont également des effets sur la vie animale. Le cloisonnement empêche les échanges entre les différentes populations de poissons, limitant ainsi le brassage génétique. Les espèces migratrices se trouvent bloquées dans leur remontée dans les fleuves côtiers et ne peuvent pas suivre leur cycle de reproduction dans de bonnes conditions.

Enfin, ils affectent le transit des sédiments alors que ceux-ci servent de supports aux macro-invertébrés aquatiques, premiers maillons des chaînes alimentaires, ou pour les frayères.

Photo d'un moulin près d'une rivière
Moulin du Haut Pas sur le Brébec


Le dialogue et la médiation avec les propriétaires, comme avec les riverains ou parfois les usagers, sont déterminants.

Un montage partenarial des projets

Photo d'un moulin près d'une rivière
Moulin de l'Eglise sur la Sainte Gertrude

La restauration de la continuité écologique nécessite souvent de croiser plusieurs enjeux (écologique, hydrologique, liés au patrimoine ou au foncier, etc) entraînant parfois le montage de projets complexes. Elle n’est possible que grâce à un travail partenarial et un engagement de chaque intervenant que ce soit au niveau des propriétaires, des services de l’Etat, des financeurs ou des cellules d’assistance technique aux collectivités.

C’est aux propriétaires, publics ou privés, des obstacles qu’il revient réglementairement de mettre en œuvre les solutions pour permettre la restauration de la continuité écologique du cours d’eau. Il importe de les accompagner, notamment dans les études préparatoires et le montage de ces projets.

Le dialogue et la médiation avec les propriétaires, comme avec les riverains ou parfois les usagers, sont déterminants : impacts futurs sur le paysage, modifications d’accès à l’eau, évolution des parcelles alentours, baisses de niveaux d’eau… sont autant de légitimes questions qu’il faut alors dépasser.

Si l’Agence de l’Eau Seine Normandie reste le financeur principal, le Département de la Seine-Maritime cofinance la plupart des projets à ses côtés. À destination des collectivités, ces aides peuvent également bénéficier à des propriétaires privés dès lors qu’une collectivité intervient en tant que mandataire de la maîtrise d’ouvrage le temps du portage de projet. Au total, les différentes aides peuvent permettre à un projet d’être cofinancé à 80%, voire 100% si les gains écologiques sont jugés exceptionnels avec un degré d’efficacité suffisant.

Les collectivités au service de la continuité écologique

Depuis le lancement des premières opérations en 2011, plus de 160 sites ont bénéficié de travaux en Seine-Maritime. Chacune d’entre elles a fait l’objet d’une fiche récapitulant les données techniques ainsi que financières et illustrées d’un reportage photographique. Elles sont mises en place depuis plus de 10 ans grâce au partenariat de la CATEnR 76 avec l’ONEMA et aujourd’hui l’OFB. Elles sont corédigées avec les différentes collectivités et porteurs de projet de la Seine-Maritime. Elles sont appelées fiches FORCE pour “Fiches des Opérations de Restauration de la Continuité Ecologique”.

Vous pouvez les consulter en parcourant la carte interactive ci-dessous.

Pour aller plus loin, n’hésitez pas à consulter :

Pour plus d’informations :

CATEnR 76
(Cellule d'animation technique pour les espaces naturels et les rivières de la Seine-Maritime)

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