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La sortie Seinoscope du week-end : Nuit d'ébauche

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Jusqu’au 23 octobre, l’espace Marc Sangnier à Mont-Saint-Aignan revient sur la carrière de Denis Godefroy (1949-1997), une figure importante de la peinture française du XXe siècle.
 
Insaisissable : le mot revient souvent lorsqu’il est question de définir le style de Denis Godefroy. Plusieurs raisons expliquent le choix de ce terme. En premier lieu son apprentissage croissant au fil de ses jeunes années. Très vite, cet artiste né en 1949 à Évreux a su imprégner ses pinceaux d’influences reconnues telles que Jackson Pollock ou Mark Rothko mais aussi intimes, via les souvenirs de son père, peintre lui aussi, à ses heures perdues. L’année 1966 est importante et marque un tournant ; Denis Godefroy expose pour la première fois de sa vie. Il présente alors cinq années de travaux très diversifiés : aquarelles, huile, lavis et fusains.
 
Une autre raison de la complexité de ses créations est sa sensibilité à fleur de peau. Il écoute de tout : classique, jazz, chants grégoriens sans oublier le rock des Pogues ou des Doors. Il lit aussi bien les poètes de la Beat generation qu’Antonin Artaud et André Breton. La photographie devient une alliée. Elle lui apporte des idées de toiles, comme lorsqu’il saisit sur pellicule des vagues à Biarritz ou la baie du Mont-Saint-Michel. Il s’empare également de l’art du collage. Dès lors et tout au long de sa vie, il n’aura de cesse d’explorer et de vivre plusieurs périodes. Il s’abandonne dans des dessins, étudie et joue avec la couleur, le relief, le trait fin. On lui connaît plusieurs périodes, une noire et une blanche notamment. Il s’exerce aux nus et apprend à les sublimer. Il accède alors à la reconnaissance de ses pairs en exposant plusieurs fois dans des lieux d’importance et avec des noms prestigieux ou en passe de le devenir : Pierre Soulages ou encore Daniel Authouart, natif de Lillebonne et célèbre pour ses peintures luxuriantes de New-York. Denis Godefroy fait aussi partie d’un groupe de peintres rouennais : Jean-Pierre Bourquin et Jean-Claude Pinchon, notamment, sont ses frères d’atelier.
 
Ce caractère indéfinissable de ses visions et de ses peintures - car c’était un peintre avant tout - est aisément palpable en visitant l’exposition proposée actuellement au centre Marc Sangnier. Ce ressenti est d’ailleurs confirmé par Louis, un de ses fils : « C’est un huis clos de son univers, comme un résumé de ce qu’il savait faire. Ce panorama se compose de peintures mais il y a aussi un fond musical, de la photo et de la vidéo. On y retrouve l’abstraction lyrique qui caractérise son œuvre ». En complément de cette explication, un autre des fils de Denis Godefroy présente son père et son style en ces termes : « c’est la mise en musique des paysages, des nus, avec la force du trait en bleu, rouge, or et noir ; la recherche du sacré ». Le public a jusqu’au 23 octobre pour confronter son point de vue à cette formule.
 
Les informations pratiques figurent sur la page Seinoscope de l’exposition.