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Les pieds dans la terre
Publié : Il y a 7 mois
Entre un monde de plus en plus urbanisé, et un métier, l’agriculture, devenu plus complexe, le fossé s’est creusé. Durant neuf jours, le Département s’installe au Salon International de l’Agriculture à Paris et en profite pour faire découvrir le quotidien de ceux qui, chaque jour, réinventent le travail de la terre. Aujourd’hui, Sol-en-Caux, un groupement d’agriculteurs de la Seine-Maritime, engagé dans la lutte contre l’érosion.
Les pieds dans un champ de colza et de féveroles, une quinzaine d’agriculteurs de Sol-en-Caux s’apprête à faire un « tour de plaine ». Ce Groupement d’intérêt économique et environnemental (GIEE), né il y a dix ans autour de Cany-Barville après un hiver particulièrement pluvieux, couvre désormais toute la Seine-Maritime. « Son but à l’origine était de réfléchir aux problématiques d’érosion des sols », relève Benoît Georges dont le père faisait partie des fondateurs. D’une famille de cinq enfants de Fresnay-le-Long, tous dans l’agriculture, il a rejoint lui-même le groupement en 2013 au moment de son installation sur 90 hectares à Clères. « Je cherchais une solution pour améliorer la qualité des sols dans un contexte de grandes cultures (betterave, blé, lin textile, colza et pommes de terre, les cinq principales cultures du pays de Caux) qui laissent peu de résidus à terre après la récolte. » Le jeune agriculteur se lance alors dans le semis direct sous couvert végétal, une technique qui consiste à introduire entre une culture d’été et une culture de printemps, une culture intermédiaire, en général de plantes légumineuses fixatrices d’azote. « L’avantage est double : on évite de travailler le sol et on apporte de la matière organique qui retient l’eau et les limons durant les épisodes pluvieux. C’est ce qu’on appelle l’agriculture de conservation des sols (ACS) », explique Benoît Georges.
Dans sa ferme du Bocage, à Goderville, Joseph Bellet, lui, a toujours connu l’agriculture de conservation que son père avait déjà mise en place dans les années 1990. Par la suite, il a continué à faire évoluer ses pratiques et les investissements sont souvent lourds : « Seul, on peut vite reculer et il faut du temps pour atteindre un nouveau point d’équilibre. Le collectif aide à se sentir conforté dans ses choix ». Comme Joseph Bellet, Antoine Chedru, également installé à Goderville, travaille depuis longtemps en agriculture de conservation, avec le label Haute Valeur Environnementale (HVE) niveau 3. « J’ai cessé de labourer en 1995 et dès l’année suivante, mes problèmes d’érosion étaient en grande partie résolus. Mais le semis direct n’est pas toujours la solution idéale et est à moduler selon les cultures », tempère-t-il. Ancien mécanicien, il fabrique et adapte ses propres outils dont un semoir à dents sur mesure qu’il a présenté au groupe. Il réalise aussi ses macérations de prêle, d’ortie ou d’ail pour éviter l’usage de produits et privilégie les engrais naturels. Résultat : en réduisant les intrants, il a aussi réduit ses charges.
A Sol-en-Caux, les pieds dans la terre, une autre vision de l’agriculture se fait jour, diversifiée, constructive, nécessairement nuancée. Ici on parle technique, fertilité, azote, carbone, vie du sol et comptage des vers de terre. Et « on progresse ensemble », résume Antoine Chedru.
Les pieds dans un champ de colza et de féveroles, une quinzaine d’agriculteurs de Sol-en-Caux s’apprête à faire un « tour de plaine ». Ce Groupement d’intérêt économique et environnemental (GIEE), né il y a dix ans autour de Cany-Barville après un hiver particulièrement pluvieux, couvre désormais toute la Seine-Maritime. « Son but à l’origine était de réfléchir aux problématiques d’érosion des sols », relève Benoît Georges dont le père faisait partie des fondateurs. D’une famille de cinq enfants de Fresnay-le-Long, tous dans l’agriculture, il a rejoint lui-même le groupement en 2013 au moment de son installation sur 90 hectares à Clères. « Je cherchais une solution pour améliorer la qualité des sols dans un contexte de grandes cultures (betterave, blé, lin textile, colza et pommes de terre, les cinq principales cultures du pays de Caux) qui laissent peu de résidus à terre après la récolte. » Le jeune agriculteur se lance alors dans le semis direct sous couvert végétal, une technique qui consiste à introduire entre une culture d’été et une culture de printemps, une culture intermédiaire, en général de plantes légumineuses fixatrices d’azote. « L’avantage est double : on évite de travailler le sol et on apporte de la matière organique qui retient l’eau et les limons durant les épisodes pluvieux. C’est ce qu’on appelle l’agriculture de conservation des sols (ACS) », explique Benoît Georges.
Fabriquer ses propres outils
Chaque mois, les agriculteurs de Sol-en-Caux se retrouvent ainsi sur les terres d’un des membres de l’équipe, souvent en compagnie d’un spécialiste, agronome, chercheur, entomologiste, technicien... L’objectif du groupement est d’abord de se former, mais aussi d’échanger et de ne pas se retrouver le moment venu seul face à des choix qui engagent.Dans sa ferme du Bocage, à Goderville, Joseph Bellet, lui, a toujours connu l’agriculture de conservation que son père avait déjà mise en place dans les années 1990. Par la suite, il a continué à faire évoluer ses pratiques et les investissements sont souvent lourds : « Seul, on peut vite reculer et il faut du temps pour atteindre un nouveau point d’équilibre. Le collectif aide à se sentir conforté dans ses choix ». Comme Joseph Bellet, Antoine Chedru, également installé à Goderville, travaille depuis longtemps en agriculture de conservation, avec le label Haute Valeur Environnementale (HVE) niveau 3. « J’ai cessé de labourer en 1995 et dès l’année suivante, mes problèmes d’érosion étaient en grande partie résolus. Mais le semis direct n’est pas toujours la solution idéale et est à moduler selon les cultures », tempère-t-il. Ancien mécanicien, il fabrique et adapte ses propres outils dont un semoir à dents sur mesure qu’il a présenté au groupe. Il réalise aussi ses macérations de prêle, d’ortie ou d’ail pour éviter l’usage de produits et privilégie les engrais naturels. Résultat : en réduisant les intrants, il a aussi réduit ses charges.
La question du travail du sol
Chacun avec son passé, sa structure, ses possibilités, vient ainsi partager son expérience, s’enrichir des pratiques des autres, imaginer de nouvelles façons de faire. « On est en formation permanente, les connaissances évoluent et on découvre toujours de nouvelles techniques », confirme Gaëtan Delacroix, installé depuis 1999 sur la ferme familiale de Bonnetôt, près de Tôtes. Producteur de pommes et de boissons à base de pommes, il s’est converti en 2011 à l’agriculture biologique et fait tourner dans ses champs une quinzaine de cultures différentes en allongeant les rotations. S’il a pu retrouver une belle biodiversité, se pose toujours la question du désherbage et du travail du sol avant la saison, et récemment, il a dû investir dans un robot désherbant.A Sol-en-Caux, les pieds dans la terre, une autre vision de l’agriculture se fait jour, diversifiée, constructive, nécessairement nuancée. Ici on parle technique, fertilité, azote, carbone, vie du sol et comptage des vers de terre. Et « on progresse ensemble », résume Antoine Chedru.