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Vanessa Détré, une agricultrice en phase de test
Publié : Il y a 9 mois
Entre un monde de plus en plus urbanisé, et un métier, l’agriculture, devenu plus complexe, le fossé s’est creusé. À l’heure où le Département se délocalise au Salon International de l’Agriculture (SIA), du 24 février au 3 mars, la rédaction est allée à la rencontre de ceux qui réinventent chaque jour le travail de la terre pour qu’ils parlent de leur quotidien.
Aujourd’hui, les espaces-tests agricoles (ETA) pour expérimenter, en conditions réelles, un métier particulièrement exigeant. Une démarche que soutient le Département.
Tout quitter pour venir à la campagne faire du maraîchage, l’idée a traversé l’esprit de nombreux candidats à la reconversion. Mais quand il s’agit de passer à l’acte, c’est là souvent que les ennuis commencent. Comment trouver un terrain, se former quand on n’est pas né dans les champs, mettre en place son entreprise, faire les bons choix d’investissement. C’est précisément pour accompagner les Nima – traduisez Non issu du milieu agricole - qu’est né Nid d’Agri, un dispositif complet d’accompagnement et de suivi lancé par les Civam normands* avec trois autres entités : Bio en Normandie, association de promotion de l’agriculture biologique, pour l’aspect activité et technique, la foncière Terre de liens pour aider à trouver le terrain, et enfin la coopérative Rhizome pour monter le projet d’entreprise. « Rhizome est la structure porteuse. Pour décharger les candidats à l’installation et leur permettre de se concentrer uniquement sur leur projet, nous nous occupons de toute la partie comptable, administrative et les démarches juridiques », explique Joo Zimmermann, coordinatrice à Rhizome, qui a déjà fait aboutir une vingtaine de projets sur l’Eure et la Seine-Maritime. « L’accompagnement dans le cadre des espaces-tests peut durer jusqu’à trois ans. Il permet de voir si le projet est viable et de se confronter aux conditions réelles. Toutefois, pour que le dispositif soit pleinement efficace, les candidats doivent déjà avoir une première expérience de terrain. »
En deux ans de temps, Vanessa Détré n’a pas chômé et les journées s’enchaînent sur des semaines à rallonge avec en ligne de mire l’espoir, cette année, de se verser un petit salaire. « C’est un autre rythme, celui du temps long, une autre façon de vivre », admet-elle, malgré tout radieuse et la tête déjà pleine d’autres projets : « J’aimerais monter des gîtes, développer une activité de poules pondeuses, planter un verger et fabriquer des tisanes ». Dans un an, Vanessa Détré sortira du dispositif des espaces-tests pour se jeter cette fois dans le grand bain. Définitivement, mais sereinement.
* Centres d’initiatives pour valoriser l’agriculture et le milieu rural
Aujourd’hui, les espaces-tests agricoles (ETA) pour expérimenter, en conditions réelles, un métier particulièrement exigeant. Une démarche que soutient le Département.
Tout quitter pour venir à la campagne faire du maraîchage, l’idée a traversé l’esprit de nombreux candidats à la reconversion. Mais quand il s’agit de passer à l’acte, c’est là souvent que les ennuis commencent. Comment trouver un terrain, se former quand on n’est pas né dans les champs, mettre en place son entreprise, faire les bons choix d’investissement. C’est précisément pour accompagner les Nima – traduisez Non issu du milieu agricole - qu’est né Nid d’Agri, un dispositif complet d’accompagnement et de suivi lancé par les Civam normands* avec trois autres entités : Bio en Normandie, association de promotion de l’agriculture biologique, pour l’aspect activité et technique, la foncière Terre de liens pour aider à trouver le terrain, et enfin la coopérative Rhizome pour monter le projet d’entreprise. « Rhizome est la structure porteuse. Pour décharger les candidats à l’installation et leur permettre de se concentrer uniquement sur leur projet, nous nous occupons de toute la partie comptable, administrative et les démarches juridiques », explique Joo Zimmermann, coordinatrice à Rhizome, qui a déjà fait aboutir une vingtaine de projets sur l’Eure et la Seine-Maritime. « L’accompagnement dans le cadre des espaces-tests peut durer jusqu’à trois ans. Il permet de voir si le projet est viable et de se confronter aux conditions réelles. Toutefois, pour que le dispositif soit pleinement efficace, les candidats doivent déjà avoir une première expérience de terrain. »
Une micro-ferme en maraîchage sur sol vivant
À Saint-Martin-aux-Buneaux, à 2 km à vol d’oiseau de la plage des Petites-Dalles, rue de la Ferme Seigneur, Vanessa Détré entame ainsi sa deuxième année en espace-test agricole. Ancienne travailleuse sociale, elle a pris la décision de se reconvertir il y a 5 ans et a racheté ce clos-masure de 1,4 hectare où elle est venue s’installer avec sa famille. « J’ai la chance d’avoir déjà mon propre foncier. Mais pour le reste, ayant grandi à la ville, j’avais tout à apprendre », reconnaît-elle. Pour se lancer, elle se donne une bonne année, le temps de passer le Brevet professionnel responsable d’entreprise agricole (BPREA), de faire ses stages et de commencer à définir son projet professionnel : « une micro-ferme diversifiée en maraîchage sur sol vivant ». « Néanmoins, après cette année de formation, je ne me sentais pas encore assez sûre de moi. L’espace-test m’a permis de prendre les choses avec méthode, de réfléchir aux différentes étapes du développement de mon entreprise, aux moyens à mettre en œuvre, humains, financiers, techniques... J’ai pu aussi mieux évaluer la demande avant de me lancer dans l’achat de matériel coûteux. » Avec un peu de publicité en porte en porte, très vite, une clientèle de proximité s’est montré intéressée et avec 1 500 m2 cultivés cette année (au lieu de 1 000 m2 l’an dernier), l’agricultrice espère fournir en produits frais une bonne vingtaine de personnes.La tête pleine de projets
Dehors, c’est encore l’hiver au Jardin Low-kale, le nom qu'elle a donné à sa ferme. « Kale, comme le chou kale ! », précise-t-elle. Mais la terre se réveille déjà, tiède sous les bâches noires, et dans la serre, les bouquets de petits pois à ramer annoncent le printemps. Dans quelques semaines, la boutique aménagée sur la ferme pourra rouvrir ses portes pour proposer une bonne trentaine de variétés de légumes, fruits rouges et plantes aromatiques en vente directe.En deux ans de temps, Vanessa Détré n’a pas chômé et les journées s’enchaînent sur des semaines à rallonge avec en ligne de mire l’espoir, cette année, de se verser un petit salaire. « C’est un autre rythme, celui du temps long, une autre façon de vivre », admet-elle, malgré tout radieuse et la tête déjà pleine d’autres projets : « J’aimerais monter des gîtes, développer une activité de poules pondeuses, planter un verger et fabriquer des tisanes ». Dans un an, Vanessa Détré sortira du dispositif des espaces-tests pour se jeter cette fois dans le grand bain. Définitivement, mais sereinement.
* Centres d’initiatives pour valoriser l’agriculture et le milieu rural