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Au printemps, les oiseaux, mais aussi… les chenilles urticantes

Publié : Il y a 1 mois
©ariane duclert

Depuis quelques années, la chenille processionnaire prolifère en Seine-Maritime et avec le retour des beaux jours, il convient de redoubler de vigilance. Pour contenir ce phénomène, le Département a mis en place un plan de lutte.

 
Le 20 mars était le jour du printemps et dans un air adouci, le monde vivant sort peu à peu de son engourdissement. Petit privilège des lève-tôt : se réveiller avec les chants d’oiseaux. Mais la nature n’offre pas que des bienfaits, et le renouveau de la végétation annonce aussi le retour d’espèces beaucoup moins sympathiques comme la chenille processionnaire. Venue du sud, cette espèce de lépidoptère (un papillon) présente la particularité d’être à son stade larvaire (donc de chenille) très urticante pour l’être humain et l’animal, et ceci, sans même avoir besoin de la toucher. Il suffit en effet de passer sous un arbre ou à proximité pour que ses micro-poils de soie très volatils provoquent des inflammations cutanées, respiratoires ou oculaires, plus ou moins sévères selon le cas. D’année en année en France, à la faveur du réchauffement climatique, la chenille progresse et en 2022, elle a touché fortement la Seine-Maritime. Cette même année au mois d’avril, elle était d’ailleurs classée pour la première fois par le code de la santé publique comme « espèce dont la prolifération constitue une menace pour la santé humaine ».

Une convention avec Fredon Normandie

Fin 2022, le Département a donc décidé de prendre le problème à bras le corps en lançant un programme expérimental de lutte collective. Une convention de partenariat a été signée avec Fredon Normandie, un organisme à vocation sanitaire spécialisé dans le végétal et reconnu par l’État, chargé de déployer et de coordonner sur le territoire à la fois des actions de surveillance, de prévention et de lutte. 
« La chenille processionnaire qui pose le plus de problème est celle du chêne, arrivée par l’est de la France, aujourd’hui concentrée principalement autour de Rouen et en limite avec l’Eure », relève Déborah Marie, responsable du pôle espèces à enjeu sanitaire pour la santé humaine à Fredon Normandie. À ne pas confondre avec la chenille processionnaire du pin, moins courante, mais néanmoins présente.

Des nichoirs et des gîtes

Plusieurs moyens de lutte existent aujourd’hui pour détruire les nids, mais il est possible aussi de faire appel à des espèces auxiliaires : les mésanges, espèce cavernicole prédatrice des chenilles ou les chauves-souris qui se nourrissent des papillons.
L’idée est alors d’inciter les acteurs à poser des nichoirs et des gîtes pour attirer ces espèces autour des arbres infestés. Sur la commune d’Yville-sur-Seine, quatre de ces abris ont ainsi été installés, fabriqués par l’atelier et chantier d’insertion Comme un arbre à Duclair, dont deux chez un particulier en présence de Cécile Sineau-Patry, vice-présidente du Département en charge de la Transition écologique, de la Ruralité, de l’Agriculture et de l’Alimentation, venue sur place le 18 mars faire un état des lieux. À cette occasion, l’élue a d’ailleurs rappelé que « le Département soutient aussi la lutte contre la chenille processionnaire par une aide financière de 30 % du coût d’intervention pour chaque destruction de nid, et participe à la lutte préventive en finançant l’achat des nichoirs et gîtes » ; une aide financière abondée le cas échéant par les collectivités concernées.
Des abris qui de plus ont le mérite de favoriser la présence des oiseaux, en forte régression dans les campagnes, et des chauves-souris, espèce protégée. « Mais en même temps qu’on installe le gîte, il faut aussi prévoir le couvert ! » complète Antonin Benard, ornithologue et chargé de mission à la Ligue pour la Protection des Oiseaux, qui a procédé à l’installation. A Yville-sur-Seine, la commune a ainsi opté pour des fauches tardives, afin de laisser les insectes prospérer qui serviront de nourriture aux mésanges et aux chauves-souris, lesquelles à leur tour se délecteront… de chenilles processionnaires ou de leurs papillons !
 

Pourquoi la chenille « processionnaire » ?

Cette chenille est repérable à sa façon très caractéristique de se déplacer en procession. Mais pas toujours au même endroit : ainsi alors que la chenille du pin est plutôt visible au sol, ayant pour habitude de s’enfouir en vue de sa métamorphose, celle du chêne se déplace avant tout le long des branches ou des troncs pour se nourrir.
 

Que faire en cas de suspicion de nid ?

Se rapprocher de sa commune pour connaître la marche à suivre ou contacter Fredon Normandie au 02 31 46 96 50