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La breakdance, discipline olympique

Publié : Il y a 1 mois
Le O'Flow Battle à Canteleu
Le O'Flow Battle à Canteleu ©Style & Feeling
Aux J.O. de Paris 2024, la breakdance, l’un des quatre sports additionnels, sera pour la première fois discipline olympique. Une mise en lumière plutôt bien accueillie par la communauté hip-hop de Seine-Maritime.
 
Afin d’encourager la découverte de nouveaux sports, le Comité International Olympique (CIO) invite depuis 2014 les comités d’organisation à insérer dans leur programme olympique des sports « additionnels ». En plus des 41 disciplines olympiques qui seront présentes aux Jeux de Paris 2024, quatre sports viendront donc s’ajouter, dont trois étaient déjà inscrits aux Jeux de Tokyo 2020 : le surf, l’escalade, le skateboard. En revanche, le breaking ou breakdance fera pour la première fois son entrée officielle sur la scène olympique, sous l’égide de la Fédération mondiale de danse sportive, après une timide apparition aux Jeux Olympiques de la jeunesse de Buenos Aires en 2018.

Diffuser la culture hip-hop

Pour Drod Gles, qui enseigne la breakdance à l’association Gaudri à Mont-Saint-Aignan, cette initiative est plutôt une bonne nouvelle même si « la discipline relève plus de la culture artistique que sportiveCe sera néanmoins l’occasion d’amener un public nouveau et de mieux faire connaître la culture hip-hop. » À l’approche des Jeux Olympiques, elle a d’ailleurs déjà reçu de nombreuses sollicitations pour faire des démonstrations ou initiations lors d’animations organisées pour l’événement dans le département. Pour Fanta, danseuse professionnelle et co-fondatrice de l’association Style & Feeling, les avis sur la breakdance - discipline olympique sont partagés. Elle confirme : « La breakdance n’est pas un sport. Le risque est ainsi de réduire la pratique à des critères de performance ou de techniques alors que celle-ci renvoie à un mouvement beaucoup plus vaste ». Basée à Rouen, Style & Feeling s’est précisément donné pour mission de diffuser la culture hip-hop à travers des conférences, voyages, sorties et organisation d’événements comme le O'Flow Battle à Canteleu, grand rendez-vous de la scène hip-hop depuis 2011 (les 6 et 7 avril 2024). À l’heure où le gouvernement discute de la création d’un diplôme d’État pour enseigner la breakdance, Fanta insiste sur la nécessité de « garder à cette discipline son authenticité », au-delà de la vitrine offerte par les Jeux Olympiques.

 « Le hip-hop porte des valeurs fortes »

Issue des ghettos new-yorkais dans les années 1970 et inscrite dans la mouvance hip-hop, la breakdance est un style de danse acrobatique qui enchaîne des figures au sol souvent spectaculaires autour de « battles », sortes de duels orchestrés par un DJ.
« Le hip-hop porte des valeurs fortes comme le dépassement de soi, la discipline, le partage et il touche aujourd’hui un public beaucoup plus large », relève Nicolas Faubert alias Kryzastyle, originaire d’Elbeuf, performer depuis 2009 entre Paris et la Normandie, et créateur de l’association Heart-Street au Havre en 2020. Pour lui, la présence de la breakdance aux Jeux Olympiques peut amener de la reconnaissance, mais à condition qu’il y ait une suite : « qu’on lui accorde enfin une véritable place et qu’on donne aux artistes les moyens de se professionnaliser ».
 
Cette danse à la fois physique et exigeante verra donc s’affronter en deux épreuves – féminine et masculine – au total une trentaine de B-Girls et de B-Boys - les 9 et 10 août prochains sur l’emblématique place de la Concorde transformée pour la circonstance en vaste parc urbain vers lequel convergeront les caméras du monde entier. Le temps d’une compétition, puisqu’il est d’ores et déjà acquis qu’elle n’apparaîtra plus comme sport additionnel aux J.O. de Los Angeles 2028. Autant dire qu’il faudra être au rendez-vous !