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Le 25 novembre, une journée symbole de la lutte contre les violences faites aux femmes

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Chaque année depuis 1999 et sa proclamation par l’ONU, le 25 novembre est la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes. En Seine-Maritime, le Département et le Pôle accueil violences intrafamilial unissent leurs forces au quotidien pour lutter contre ce fléau.

Situé entre les quais et la place Saint-Marc à Rouen, le local du Pôle accueil violences intrafamilial (Pavif Rouen) se loge au cœur d'une rue discrète, loin de l’hyper centre et de son agitation. Dans les bureaux, c’est le calme également. En cette période de confinement, l’accueil physique n’est plus en vigueur. Les rendez-vous se font par téléphone. Personne ne patiente dans la petite salle d’attente dont les rares couleurs proviennent d'une modeste bibliothèque remplie de livres pour enfants. Les murs sont dénués d’affiches informatives ou de plaquettes voulant sensibiliser. Ici, les visiteurs n’ont en pas besoin. Ils savent pourquoi ils sont là.

Crée en 2012, le Pavif Rouen regroupe plusieurs associations spécialisées : le Centre d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles (CIDFF), le Comité d'Actions et de Promotion Sociale (CAPS) et l’Œuvre Normande des Mères (l’ONM). La mission du Pavif est d’agir en faveur des femmes avec ou sans enfants victimes de violences au sein du couple. Le travail des intervenants s’opère en plusieurs étapes : l’accueil, l’écoute, l’accompagnement vers l’accès aux droits et vers une solution d’hébergement ou de logement puis, la mise en place d’une vraie sortie du cycle de la violence. 

Pour atteindre ces objectifs, l’équipe du Pavif possède un atout indéniable : la diversité des compétences au sein de son équipe, comme le précise Gaëlle Tanasescu (photo ci-dessous), coordinatrice de l’organisme. « Avant, on se renvoyait parfois les gens entre les associations. Ça complexifiait les démarches. L’idée a donc été de rassembler dans un lieu unique identifié et repérable, un ensemble de professionnels pluridisciplinaires. On trouve chez nous des juristes, des éducatrices spécialisées, des écoutantes, des travailleurs sociaux. Cette mutualisation a été décidée pour faciliter la fin des violences ».

Les missions du Pavif ne se limitent pas aux femmes victimes en couple. Elles concernent aussi les femmes mariées de force, victimes de leurs enfants adolescents ou majeurs. Elles sont aussi beaucoup plus complexes qu’il ne pourrait le sembler. Car une séparation réussie est un long cheminement. « Nos entretiens d’écoute se font aussi avec des femmes qui hésitent. Le fait de partir et de quitter le conjoint violent ne met pas forcément fin aux violences ». Au-delà de solutions pratiques tels que des hébergements d’accueil en urgence, l’association apporte aussi aux victimes « un accompagnement juridique pour la séparation, la garde d’enfants, les droits des étrangers et les titres de séjour ».

Ce mode de fonctionnement pluridisciplinaire, le Département l’adopte déjà dans sa propre lutte contre les violences faites aux femmes. Comme le rappelle Nathalie Lecordier, vice-présidente au Département en charge de l’Enfance, la Famille, la Santé et de l'Égalité des droits femmes-hommes (en photo ci-dessous), « il y a des politiques internes, au sein des UTAS avec les travailleurs sociaux et la mise en relation avec les partenaires qui permettent d’avoir une culture commune pour mieux accompagner les femmes victimes de violences conjugales ».

En plus de ce travail de terrain en continu, le Département est cosignataire d'un protocole départemental (2019-2021) de prévention et de lutte contre les violences faites aux femmes aux côtés des principaux acteurs, à savoir : l’État, la Justice, la police, la Gendarmerie, les centres hospitaliers ainsi que les associations d’aides aux victimes. En 2019, le Département y a consacré 455 000 euros (dont 254 000 € pour le dispositif Intervenants Sociaux Référents Police Gendarmerie). Ce protocole s’articule donc non seulement autour des efforts coordonnés des 5 réseaux territorialisés de prévention et de lutte contre les violences faites aux femmes, mais aussi autour du travail mené depuis 2019 par l’Observatoire Départemental de la Protection de l’Enfance (ODPE).

Le Département intervient aussi dans le cadre de l’éducation, de la sensibilisation et de la prévention en combattant le sexisme ordinaire à travers des projets favorisant l’égalité, le respect et la mixité. Les dispositifs touchent de nombreux domaines de compétence tels que l’enfance, le sport, la jeunesse, les collèges ou encore la citoyenneté. Ce sont ainsi de nombreux autres services départementaux qui participent à la politique anti-violence.

Des animations étaient prévues par le Département à l’occasion de cette journée du 25 novembre mais en raison de la crise sanitaire, elles ont été annulées. Une exposition photos sur les grilles de l’Hôtel du Département devait notamment être mise en place. Elle sera présentée ultérieurement, en début d’année prochaine. Son but était de rappeler l’importance de cette date célébrée depuis 1981 par toutes celles et ceux qui défendent les droits des femmes dans le monde. Car cette journée de lutte est aussi un hommage à 3 sœurs : Patria, Minerva et María Tereza Mirabal, opposantes politiques assassinées en République dominicaine, le 25 novembre 1960. Ces femmes martyres allaient entrer un peu plus dans l’Histoire en 1999, lorsque l’Assemblée générale des Nations unies adoptait une résolution faisant de ce jour la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes. Une manière d’inviter les gouvernements, organisations internationales ou non gouvernementales, à sensibiliser l'opinion publique au problème d’un fléau mondial plus que jamais d’actualité. Le Département apportera ainsi sa pierre à l’édifice en illuminant sa tour des Archives dans la nuit du 25 au 26 novembre, entre 17h et 1h du matin.

 

Pour en savoir plus :

Interview audio de Gaëlle Tanasescu, coordinatrice du Pavif Rouen (cliquer pour avoir le son dans une nouvelle fenêtre) :

01-En quoi consiste le travail du Pavif ? (3 mn)

02-Des femmes conscientes d'être victimes ? (2 mn 40)

03-Syndrome de Stockholm (3 mn)

04-Des hommes venant aussi au Pavif ? (1 mn 25)

05-Le premier réflexe à avoir quand on est victime (2 mn 25)

Interview audio de Nathalie Lecordier, vice-présidente au Département en charge de l’Enfance, la Famille, la Santé, l'Egalité des droits femmes-hommes, à propos de la journée du 25, de la politique départementale et d'une exposition à venir

La vidéo de sensibilisation du Département : 

Le site internet du Département « Stop violence » donne accès aux dispositifs de mise à l’abri, d’aides, de protection des enfants et d’accompagnement à l’attention des professionnels et des publics.

Document à télécharger : les principaux dispositifs nationaux et locaux en période de confinement (avec contacts et infos pratiques)